Publié le Laisser un commentaire

Le temps d’une toile

petites maisons colorées sur un fond bleu foncé

J’avais envi pour cet article de vous proposer un autre regard sur la toile. Je vous ai déjà partagé l’aspect pratique. Je vous ai proposé de m’accompagner étape par étape dans chaque geste. Cependant toutes ces actions ne sont pas réalisées dans le même temps.

Voici dont le temps d’une toile, le temps vécu.

Le temps d'avant

Avant l’idée de la toile, il y a le temps infini de la gestation. Quelque part, au creux de l’esprit, tissé d’émotions, les choses se préparent.

Rien de précis, comme des petits pointillés posés les uns à coté des autres. Placés au hasard?

Ce temps n’est pas normalisé, il ne rentre dans aucune case. Il est insaisissable. Plus on essaye de le maitriser et plus il nous échappe.

Le temps de l'idée

Et puis à l’instant T, l’idée arrive. C’est une évidence. C’est urgent, immédiat. Il faut le faire, là maintenant, poser des choses de peur que cela s’enfuit. Qu’est ce que cela? Des couleurs, des mots, des formes .

Le temps devient pressant, comme en équilibre sur  un fil. L’émotion est forte. Comme une étincelle qu’il faut entretenir sans l’éteindre.

Le temps contraint

formes de couleurs posées sur un fond foncé

Une fois posée l’urgence, le temps s’aligne, s’allonge. IL se structure.

Temps pour réaliser les fonds, découper les formes, décorer les formes.

Temps usine, mécanique.

Temps contraint qui va permettre à l’idée de prendre forme.

 Temps laborieux.

 Accouchement.

Temps consentis car il préface le plaisir futur.

Temps douloureux.

Traversée du désert pour faire face aux moments de désespoir.

J’ai parfois renoncé tant ce passage était difficile. Désormais, je sais que ce travail est nécessaire. Je prends mon temps en patience.

Le temps intense

Arrive le moment décisif et intense du collage.

Chaque pièce doit trouver sa place définitive. Il faut se poser et rester bien présent.

Je me noie tellement dans ces instants de présence intense que j’en oublie le temps. Je deviens le temps.

Le temps léger

petites maisons colorées sur un fond bleu foncé

Une fois les pièces collées de façon définitive, il faudra attendre que la colle sèche.

En générale, je laisse passer une nuit. J’ai souvent  besoin de prendre un peu de distance avec la toile.

Ensuite viendra le moment des finitions. C’est le moment que je préfère. Je le savoure, je le repousse parfois pour faire durer ce moment de plaisir imaginé. 

Je m’y prépare comme une cérémonie: une boisson chaude, une musique douce et inspirante. Je m’assure de ne pas être dérangée.

Je vais pouvoir laisser agir la magie. Ce temps est léger comme un murmure. Il faut écouter pour placer les ombres, les reflets de lumières, les contours.

Le temps satisfait

C’est le moment ou je vais chercher le titre du tableau. Laisser ce temps infuser et ressentir cette émotion tout neuve de satisfaction. C’est aussi le moment ou mon temps va l’emporter sur celui des autres membres de la famille. J’aime qu’ils puissent me dire ce que cela évoque pour eux.

Voici donc le temps d’une toile partagé.

Je ne sais pas si vous aussi vous avez remarqué que le temps ne s’écoule pas toujours de la même façon lorsqu’on crée.

Vous pouvez partager votre façon de le percevoir dans les commentaires.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *